Soir de décembre
A cinq jour de Noel, je me sens piégée comme un rat.
A dix jours de la fin du mois, à seize jours de la rentrée, j'ai l'angoisse qui monte et me bouffe, bouffe pleins de gâteaux.
J'ai les jambes en compotes, j'ai le coeur qui vacille, j'ai des bleus plein les bras.
A un mois de la vingtaine,
A jamais de l'utopie,
A peut-être de la raison.
J'ai la peur dans ma poche,
J'ai le train à prendre,
J'ai mal au ventre,
J'ai mal au coeur,
J'ai mal à moi.
Pas de clé des champs,
Pas de solution miracle,
Pas de repos pour les héros.
Adieu la vie,
Adieu cinéma et monde à moi.
Adieu amour, adieu ivresse, adieu orgasme, adieu sourire.
Ne m'en veut pas, je ne gère pas.
Ne me rassure pas cette fois,
Juste aime moi...
Mais qui est ce moi ?
Le MOI de Freud ou de Deleuze... bien vague tout ça.
Mystère des âmes du RER A, incongruité de la parole, des mots inhibés coincés sous la langue.
Que Dieu est cruel, de nous donner des partiels,
Que Lynch est un génie et puis Truffaut aussi...
J'y comprends rien, j'y pige quedal.
Malheureux les emmerdeurs, aigris les petites filles.
Elle a bon dos la misère et le vague à l'âme inexplicable.
Elle a bon dos l'existence et la règle du jeu.
Elle est impitoyable mon pauvre enfant, mais même ta douleur est partielle, elle est le fruit de l'expérience. Petit bonhomme, demi-dieu, demi-lune, 500 pattes et mille plateaux sur le dos.
Petit bonhomme rigolo vu d'en haut.
Tu es tout et tu n'es rien, le pathétique et le beau, le jugement hâtif et l'émotion empathique.
Ta condition ? Quelle condition ? Que tu luttes contre la mort, ça leur importe peu à eux...
Faim, froid, ou cancer... Merde alors, pas de pot.