Fin mars 2016, autour des 22h.

Comme le temps a passé,
Comme la peur s'est installée
En l'espace de quelques années !

Nous, que nous pensions invincibles,
Dans notre courageuse naïveté,
Notre fougue et notre confiance indicible,
Nous avions pensé, en ces temps plongés dans l'obscurité
Voir soudain la vie éclater.
Surgir une chance inouïe.

Les années ont passé,
Un lien solide comme l'acier s'est, je crois, installé.
Nous avons continué à avancer.

Mais bien tenace est le doute
Bien coriaces sont nos angoisses !

Moi qui naguère savait t'aider,
Moi qui maladroitement savait t’apaiser,
Toi mon guerrier qui sait faire taire mes vipères...

Moi aux nerfs de paille, maintes fois me suis consumée,
Lacrymo et alarme hurlante,
Aveuglée, du feu dans la gorge et le bide rongé d'acide,
De supplications en cris d'impuissance,
De tragédies obscènes,
De retenue perdue à ton bras accroché,
Ta confiance ait quelque peu entachée.

Toi qui aujourd'hui, aurait tant besoin de ma présence,
Toi désolé mais sans amertume ni rancune,
Tu me dis de ne pas m'inquiéter,
De ne pas y penser,
Que c'est toi qui va gérer.

Toi le lion, moi la fouine,
Si mes pulsions sont animales,
Mon instinct immaîtrisable,
Que mes larmes enfantines tempêtent,
Que mes paroles se perdent dans le chaos,
Dans la terreur de te retrouvé noyé,
Oui, j'ai failli...

Pourtant, derrière ce visage d'enfant sauvage,
Je suis toujours là,
Quelques cartes en poche,
Quelques espoirs et quelques désirs de bataille,
Des idées, des stratégies et pirouettes.

Moi qui sait te connaitre,
Moi qui ne veut que ton bonheur,
Moi qui un jour ai su te conseiller,
Laisse-moi essayer.

Essayer de t'aider,
Essaye de m'écouter,
Essayer, juste essayer.
Laisse moi juste essayer.

Je t'aime, tu m'aimes, nous nous aimons,
Mais l'amour suffit-il à se moquer de la lourdeur qui si vite s'abat ?
Nos forces combinées les ont déjà surmontées,
Cette difficulté de l'existence,
Ces embûches et la lassitude qui guette.

Nos âmes sont-elles vraiment faites pour marcher côte à côte,
Pour se regarder subir,
N'ont-elles pas déjà prouvé qu'à elles deux, elles pouvaient voler ?
Et rendre évidente cette désarmante vérité,
Que la vie ne fait que commencer et que nous en sommes au fond, assoiffés